Sécurité Construire un local phyto aux normes

 Le stockage des produits dans un local phyto a plusieurs objectifs : protection de la santé de l’applicateur, préservation de l’environnement, gestion des stocks et conservation des produits. Le local de stockage des produits phytosanitaires doit répondre à la réglementation en vigueur qui s’appuie sur le code de la santé publique et sur le code du travail. Bien que les exigences ne soient pas les mêmes si le chef d’exploitation emploie ou non des salariés, Fabrice Masson, conseiller à la Msa de la Somme précise : « En terme de prévention, l’exploitant et le salarié sont sur le même plan. Même si la réglementation est différente, le produit ne fait pas la différence. »

Le local phyto sera aménagé si possible à distance des habitations et à proximité de l’aire de remplissage du pulvérisateur. Le vestiaire doit être à l’extérieur du local mais il est important qu’il soit à proximité pour inciter à son utilisation.

Produits T+ : 3,5% de la masse des phyto mais 35% des intoxications

Dans le local, les étagères, de préférence métalliques, seront solidement fixées au mur. Une hauteur de 1,50m limitera les risques de projection sur la tête en cas de renversement d’un bidon. Pour des raisons de sécurité, les poids lourds seront stockés à plus basse hauteur. Pour assurer la rétention des éventuelles fuites de produits, un léger denivelé plutôt que des arrêtes vives limiteront les risques de chutes. Un sol en légère pente équipé d'un puisard facilitera la récupération des liquides. Il est aussi possible de prévoir des matières absorbantes comme de la litière à chat ou de la vermiculite.

Les produits toxiques T et T+ doivent être séparés et signalés. Fabrice Masson rappelle à ce sujet : « Les produits T+ représentent 3,5% de la masse des produits phytosanitaires en France mais 35% des intoxications relevées par le réseau phyt’attitude ». Les fiches de données sécurité des produits stockés doivent être à disposition. Il est possible de les trouver sur le site Quick-Fds mais les fournisseurs sont tenus de les fournir. « Ces fiches peuvent servir en cas d’accident car toutes les données ne sont pas forcément sur l’étiquetage. » précise le conseiller de la Msa.